Voilà enfin le compte rendu que beaucoup d'entre vous
attendent... Régalez-vous ! Les photos ont disparu de l'article, j'en suis désolé.
Tout d'abord, je suis arrivé à Francfort dans de très
bonnes conditions. J'étais prêt, motivé et très confiant. Au vue de la
préparation et les milliers de kilomètres parcourus, j'étais persuadé qu'il
allait se passer quelque chose. Mais il ne s'est rien passé du tout. Comme
quoi, la devise de l'IronMan se vérifie à chaque fois: « tout est possible ».
L'avant course :
Jeudi 21 juillet 2011. Nous voici arrivés en famille dans un petit village près
de Francfort. Le gite loué est très confortable et l'installation de la petite
troupe se fait tranquillement.
Dès le lendemain matin, nous prenons la route pour faire la reconnaissance du
parcours VELO. Il fait soleil et frais. Le Ridley embarqué dans le véhicule, je
décide de faire une reconnaissance « live » de toutes les bosses du parcours,
sauf la première (the Beast), car la circulation aux abords de Francfort est
dense. De suite après, arrive la montée de l'enfer (the Hell), c'est un secteur
pavé qui secoue fort, mais la montée, elle, est facile. La bosse suivante
s'avère être la plus difficile, elle se situe vers le KM40, car il y a un bon
coup de cul, qui se passe en test, vent de face, scotché à 16km/h. Les bosses
ne sont pas mon point fort, cela ne m'inquiète pas plus que cela surtout que
derrière, une bonne descente remet les pendules à l'heure. Ensuite, le parcours
est assez plat, tortueux en passant dans de nombreux villages avec un
revêtement pas génial, et finalement ce ne sont que des portions avec des
relances jusqu'à la partie la plues au nord de la boucle. Il sera bien
difficile sur cette première moitié de rester allongé sur le cintre. Les
kilomètres suivants sont repérés dans le véhicule, et cette fois, en revenant
vers Francfort, il y a de longues lignes droites avec un excellent bitume, où
je m'imagine déjà envoyer des watts. Avant de rentrer au bercail, j'affronte la
dernière bosse sur la plaque, à 28km/h. Elle est un peu longue mais se passe
très bien. Hop, terminé ! Retour au gite pour se restaurer.
Sur le chemin du retour, nous discutons avec mon paternel sur le parcours,
plein de petits virages tortueux au début et pas aussi plat qu'attendu. Nous
sommes d'accord, ce ne sera pas facile de négocier les nombreuses relances.
Mais j'ai confiance en ma puissance de pédalage pour refaire la différence sur
les longues portions droites. Ca devrait le faire.
Après le repas, direction le retrait des dossards. Retrait rapide, puis
j'enchaine avec le briefing à la patinoire. A la sortie, le champion du monde
en titre est là. Chris Mac Cormack. Poignée de mains, photo et autographe sur
mon coupe-vent. Sympatique Chris ! Chouette rencontre. Ensuite, comme prévu, je
fais la reconnaissance de la fin du marathon, histoire de se faire une idée de
ce qui m'attend. Je cours les 3 derniers kilomètres. En dehors des ponts à
franchir au dessus du Main, le parcours est plat. Voilà, c'est fait ! Je vais
jusqu'à la ligne. L'organisation est en train de monter l'arche d'arrivée. Je
m'imagine déjà Dimanche.
Un retour au calme s'impose. La nuit à venir est capitale.
Samedi après-midi, nous partons déposer le vélo au
parc. Un bénévole nous accompagne et nous explique l'entrée et la sortie du
parc et m'aide même à scotcher mes gels sur le cadre. Chaque athlète est pris
en charge.
Patrick Vernay passe devant mon emplacement, nous nous serrons la
main et échangeons un rapide « ça va ». Puis je finis de ranger toutes mes
petites affaires en ayant bien entendu recouvert l'ensemble avec la bâche
fournie par l'organisation. Le sac de CAP est laissé aux bénévoles, je ne le
reverrai que demain, après le VELO. Je consacre quelques minutes à repérer la
sortie Natation. Tout est clair dans ma tête. C'est bon, il n'y a plus qu'à.
Nous retournons au gite pour se reposer, se restaurer
et finir les derniers préparatifs. Demain sera le grand jour tant attendu. Je
me sens détendu et prêt à en découdre. Je m'endors vers 21h30. Hervé m'a envoyé
un SMS que je ne verrai que le lendemain matin, très tôt au réveil. Merci
Hervé.
Quelques heures jusqu'au départ :
J'ai calé le réveil à 3h00 du matin. Je me lèverai vers 2h40, ne pouvant plus
dormir. Assis dans la cuisine, je mastique une partie de mon gatosport et
engloutis deux biscottes. Je quitte le gite à 3h25, avec mon sac Natation. Il
fait frais, très frais. 6°c. Je conduis en repensant à tous ces entrainements,
aux messages de soutien et aux conseils du coach. Le ciel est bas et la
température ne décolle pas en arrivant à Francfort. Près de l'aire de
transition 2, passage du pont par dessus le Main, le grand écran est déjà
allumé, puis je traverse la place Römerberg, là, où tout à l'heure, je
franchirai la ligne d'arrivée. Quelques zombies avec un sac blanc sur l'épaule
convergent dans la même direction. Nous montons dans les bus. Le mien démarre
enfin en direction du lac. Les athlètes sont silencieux. Je mange un peu de
gatosport. Après 30mn de trajet, nous arrivons au bord du lac. La musique
retentit déjà. C'est la « early bird » party. L'ambiance monte, la tension se
lie sur les visages. Je vais saluer rapidement le dossard 123, Pierre Yves,
dont j'ai lu et relu le compte rendu de l'année précédente. Sympatique
rencontre. Je discute avec mon voisin de parc, très peu, car nous sommes déjà
bien concentrés. Tout est positionné sur le Ridley : le ravitaillement dans la
pochette prévue à cet effet et la série de gels sur le cadre, casque sur le
cintre aéro, lunettes, dossard. Les automatismes transitoires n'ont plus qu'à
se faire. Il reste 30mn avant le départ. J'enfile la combinaison jusqu'à la
taille et me dirige vers le camion pour déposer mon sac civil qui sera acheminé
vers l'aire d'après course. La descente vers l'eau se fait tranquillement, en
passant au milieu des bonnets verts qui partiront à 7h00 pile, soit 15mn après
moi.
Une bénévole me ferme la combinaison, je visse mon bonnet bleu sur la tête et
pénètre dans l'eau tiède du lac pour se placer derrière la ligne de départ.
L'eau est tiède comparée à la température de l'air, car il fait 10°. Il reste
encore 5mn quand l'hymne allemand retentit. Certains triathlètes chantent en
mettant la main sur le cœur. Le ciel est bas et l'hélicoptère tourne au dessus
de nos têtes.
Le speaker annonce « 2 minutes before starting. » Je suis concentré au milieu
des 400 athlètes prenant le départ à 6h45, juste derrière les PROS. Nous sommes
assez espacés et la machine à laver habituelle ne devrait pas être trop
importante. « 1 minute to go »... nous y sommes presque ! Le canon peut
retentir à tout moment. Je me sens bien, relâché, concentré, et heureux d'être
là !
Natation : conforme aux attentes ! 1h08.
3.8kms en deux boucles avec une sortie à l'australienne.
Ca y est ! Une longue journée s'annonce. Je pars comme
les dernières séances d'entrainement, sur un rythme soutenu que je dois garder
tout au long de la discipline. Pas de heurt ni de coup avec les voisins,
sensation agréable de nager en petit paquet. La première ligne droite est la
plus longue, mais elle se termine finalement assez vite, car le parcours est
très très bien balisé. Aux virages indiquant les changements de direction, il
n'y a même pas de bousculade. Tout passe nickel. Le seul bémol est que j'ai
tendance à partir sur la gauche et que je respire en deux temps. Néanmoins,
j'avance sur un bon rythme. La sortie à l'australienne approche, je nage
jusqu'au bord sans me redresser bien que j'ai pied. Ca y est, 2300m... Hop hop hop,
une petite quarantaine de mètres à courir sur le sable et je replonge pour la
seconde boucle plus courte. Sur cette portion, je dérive encore à gauche, mais
cette fois, je respire en trois temps et ça va nickel. Je passe quelques
concurrents. Demi tour, et il ne reste plus que la dernière ligne droite... Je
décide de gérer ma nage et de préparer mentalement ma sortie et ma future
transition. Cette évasion me permet de nager plus souple et de doubler encore
quelques gars, mais je reviens vite les pieds sur terre (ou plutôt sur l'eau)
car trois bonnets verts (des triathlètes partis 15mn après moi) me doublent à
la vitesse d'un espadon... Là, je me dis, on voit la différence entre un bon
nageur et un nageur moyen... Il reste encore une centaine de mètres... Je
m'extirpe enfin de l'élément liquide avec un chrono honorable, moins rapide de
2mn qu'espéré, mais sans aucun état de fatigue. C'est bon signe.
La sortie de l'eau est assez ardue puisqu'il y a une
bonne petite dune de sable à gravir avant de pénétrer dans l'aire de
transition. Je cours jusqu'à mon emplacement, enlève le reste de la combinaison
et enfile des chaussettes avant de mettre les chaussures. Tout se déroule bien.
4 mn plus tard, je m'élance sur le vélo.
Vélo : Météo difficile. Le VELO pompe de l'énergie. Ca
coince. 5h33.
180kms en deux boucles de 84kms après 12kms sur autoroute pour rejoindre
Francfort.
Le départ est bon. Je m'allonge tout de suite sur le
cintre aéro et file sur la portion d'autoroute à plus de 40km/h. Il fait frais
dans la tri-fonction mouillée mais si je mets les watts, je vais vite me
réchauffer. Il faut boire régulièrement pour préparer le marathon et éviter les
crampes dont je suis parfois sujet. Je file ainsi vers Francfort en doublant
des concurrents. En rentrant dans la ville, le revêtement de la route se
détériore : nids de poule, rails de tramways, bosses, plaques d'égouts ...
bref, pas très agréable sous les boyaux... Mes supporters se sont levés tôt
pour m'encourager, les voilà d'ailleurs au bord de la route au KM15. Au KM20,
je passe selon le plan en envrion 32mn. Pour le moment tout va très bien, il me
suffit de continuer sur ce rythme pour atteindre l'objectif des 5h00 que nous
nous sommes fixés. Voilà la première bosse qui arrive et je la passe en mode
petit plateau. Le vent se lève et une grosse pluie fait son apparition. Au
sommet de la bosse, je double un triathlète qui zig-zague dans un drôle d'état.
Il est tout tremblant sur son vélo et claque des dents. Hypothermie ? Je
continue ma route sous la pluie qui redouble. Arrive la bosse pavée que je
passe sans broncher sur la plaque.
Je commence à avoir un peu froid aux épaules et
lorsqu'arrive la bosse la plus difficile du parcours, passée deux jours avant
en reconnaissance, je tombe le petit plateau et ne peut rien faire de mieux que
de subir. Je pense me refaire sur le plat qui suivra, mais la pluie rend les
routes glissantes surtout dans les villages traversés avec leurs nombreuses
relances. Je suis bien mouillé et continue à boire régulièrement. Le retour
vers Francfort se fera sous la pluie et sur les lignes droites je rattrape pas
mal de concurrents. Ma puissance fait son effet, mais malheureusement, cela ne
durera pas longtemps.
J'ai une envie pressante et je décide de m'arrêter
pour me soulager. Quelques secondes de perdues, mais ce sera bénéfique pour la
fin du parcours me dis-je à ce moment là. Effectivement, tout de suite,
j'enquille sur un bon rythme, mais la pluie redouble et un vent encore plus
fort se met à souffler de face. La première boucle arrive après la dernière
bosse et la descente est assez dangereuse sur Francfort (revêtement vraiment
pas terrible). On passe sous un tunnel, devant l'aire de transition T2 et c'est
reparti pour le dernier tour. Le chrono me dit déjà que je suis en retard, pas
de beaucoup, mais un 5h10 est encore à ma portée... Allez ! On ne lâche pas. On
ne se laisse pas déconcentrer. Seulement voilà, la pluie ne cessant pas et le
vent redoublant de force, je n'arrive pas à trouver un certain confort en
position aéro et satisfaire ses besoins en gardant un bon rythme n'est pas
chose aisée, en tout cas, jamais testé à l'entrainement. Et puis, j'ai de plus
en plus froid.
En passant la côte pavée (The Hell) très glissante
cette fois je perds les deux bidons ravitaillement à l'arrière. Des frissons
m'envahissent et surtout j'ai un mal de reins impressionnant. Et pour arranger
le tout, même s'il y a une belle éclaircie, le vent, lui, est de face et bien
plus fort que tout à l'heure. Sur les portions de lignes droites, là où je
dépasse allègrement les 40km/h d'habitude, je tourne à peine à 28/30 km/h... et
les reins sont douloureux. J'ai bien du mal à m'allonger sur le cintre. Le
temps passe, la dernière bosse arrive, et je suis dans les choux au niveau du
chronomètre. La redescente vers Francfort se fera avec des frissons et avec
prudence au regard du nombre de chutes qui ont agrémenté le parcours. L'aire de
transition est là.
Ma petite famille m'encourage fortement. Elle est
aussi soulagée de me voir ... enfin... arriver. Je rentre dans le parc après
avoir laissé le Ridley à un bénévole. Je me cambre pour soulager le bas du dos,
et en courant, on me tend mon sac de CAP. Je pénètre sous la tente. A
l'intérieur du sac, une petite panoplie de gels et surtout, des chaussettes de
rechange, car les miennes sont détrempées. J'avais senti le coup. Ouais, des
chaussettes toutes sèches pour mes pieds flétris par l'humidité. J'enfile les Mizuno
Wave Rider, et en route pour le marathon avant un petit passage aux
toilettes... ce n'est pas la peur, mais encore le froid.
CAP : Un marathon subi. 3h43.
42.195kms à parcourir en 4 boucles avant de franchir la ligne sur la place
Römerberg.
Le marathon débute sous la pluie.
Le vent est toujours là, de face sur la rive droite du
Main et dans le dos sur la rive gauche. Les reins sont douloureux, ça, c'est
normal après le vélo, mais la douleur est différente des autres courses. Je
manque terriblement de souplesse. Je prends mon mal (c'est le cas de le dire)
en patience en me ravitaillant par un verre d'eau à chaque stand. L'allure est
correcte, mais quelque chose me dit que je suis en train de subir plutôt que
dominer mon allure. En effet, d'habitude, je pars légèrement en deça de mon
allure de croisière pour essayer de finir plus fort et surtout avoir le
sentiment de contrôler mes sensations et rester maître de ma course. Les
minutes passent. Le mal de dos disparaît vers le KM5. C'est souvent à cet instant
que la mécanique déroule, que je cours en faisant le beau pour rentrer dans le
rythme. Je tente d'accélérer peu après avoir récupéré le premier chouchou (il
faut aller en chercher 4) mais rien n'y fait. Les jambes ne sont pas au
rendez-vous. J'ai alors une pensée pour ceux qui me suivent de loin, devant
leurs écrans, et qui attendent avec impatience mon passage sur les tapis pour
appréhender ma vitesse de course. Je suis quelque part déçu pour eux de ne pas
pouvoir aller plus vite. Salut Hervé, Mike, Yannick, Krik' et les autres, la
puce met longtemps à bipper aujourd'hui hein ?
Le coach doit également halluciner de me voir ramer
autant sur cette épreuve. En passant devant mes supporters avec mes fistons et
leurs T-shirts confectionnés spécialement pour l'occasion par mon épouse, ceci
peu avant la fin de la dernière boucle, j'ai un petit coup de mieux.
Mais la pluie revient peu après avec quelques rafales
de vent déconcertantes. Je bois à tous les ravitaillements, de l'eau et
commence à manger des morceaux de bananes, car j'ai faim. Tous les 6 kms,
j'ingurgite un gel avant de boire. Le second tour sera similaire au premier.
Pas les moyens d'accélérer, mais un rythme régulier à 5'10'' au kilomètre.
Bref, mon temps cible en dessous de 3h30 ne sera lui non plus pas atteint. Les
PROS qui en finissent me passent et je jette un « allez Patrick » à P.Vernay
qui me dépose.
Deuxième passage devant les miens. Mon paternel fait le signe du OK avec le
pouce en l'air et ma femme me jette un « jusqu'au bout »... OK. Je continue
alors, même si je ne suis pas au mieux, car l'allure diminue. Je reste patient
en me disant que j'aurai bien un petit coup de mieux, à un moment ou un autre.
La fin du troisième tour approche et en passant une dernière fois devant les
enfants qui m'applaudissent, je leur lance un « prochaine fois, c'est l'arrivée
! ».
C'est d'ailleurs à cet instant que des gars avec un
chouchou de plus que moi (ils en ont 4 eux !) se dirigent vers l'arrivée en me
doublant. Là, une idée me traverse l'esprit. C'est avec eux que je devrais me
battre en ce moment si les chronos avaient été respectés. Au lieu de cela, il
me reste encore un tour. 10kms. Ce n'est pas long 10kms, c'est tout juste la
distance de ma petite sortie de récup' à la maison. Mais là, je suis au 32ème
kilomètre du marathon de l'Ironman, et les derniers kilomètres justement
peuvent être soit très courts, soit très longs. Derrière moi, on encourage une
« Emma » qui est aussi dans son dernier tour. Je décide de la garder derrière
et donc accèlère un peu. C'est vite dit accélérer, car en fait, je me retrouve
tout simplement dans l'allure des premiers kilomètres du début du marathon. Je
ne vais pas plus vite, je vivote à peine à 12km/h. La dernière ligne droite est
longue, longue. Plus que 6, plus que 5, plus que 4... j'arrive au bout. Ca y
est, j'ai le 4ème chouchou au bras ! La ligne d'arrivée n'est plus très loin.
Le dernier kilomètre se fera à un rythme régulier.
Soudain, ma course est déviée par un gars qui montre 4 doigts sur sa main
tendue. C'est pour moi ça! Je pénètre dans l'allée qui mène à la place de
Römerberg où beaucoup d'enfants tendent leurs paumes et attendent qu'on les
frappe dans les mains. Je profite de l'instant et cherche dans la foule mes
proches que je ne trouverai pas. Je passe la ligne d'arrivée. La joie n'est pas
aussi grande que l'an dernier, même si je suis encore Finisher! J'ai fait le
boulot, pas comme je voulais, et je ne savoure pas vraiment.
Le chrono est identique à celui de l'année dernière à
Roth ! Un chrono bien en dessous des prévisions, aux vus des résultats
encourageants des courses préparatoires et surtout des 5000kms de plus
effectués pour cette préparation par rapport à Roth 2010.
Comme quoi, « anything is possible », « tout est
possible », dans un sens comme dans l'autre.
SWIM BIKE RUN OVERALL RANK DIV.POS.
1:08:02 5:33:55 3:43:57 10:32:53 558 108
Je termine à la 558ème place sur près de 2900 partants
et 108ème de mon GA 35-39.
Un bénévole m'accompagne. Une serviette autour du cou,
je pars à la douche, non sans être passé par l'infirmerie pour soigner deux
belles ampoules attrapées sous les deux petits orteils de chaque pied. Sans
doute à cause des pieds bien humides. Ensuite, je me restaure avec quelques
sandwiches et portions de gateaux au yaourt. Je rejoins alors ma famille. Ils
ont eu froid eux aussi et sont bien couverts. Ma maman est contente de voir que
je suis arrivé sans encombre, car beaucoup sont sur des civières à la fin du
marathon ou ont subi des chutes à vélo. Je ne suis pas au mieux, la météo
m'ayant usé mentalement, et surtout déçu de ne pas avoir pu me battre avec une
météo plus chaude. La fatigue est finalement plus morale que physique.
Bilan :
Un coup pour rien ! Un peu plus d'expérience. Et une fois encore finisher au
mental.
Les conditions météorologiques frileuses ont eu raison de moi et je me contente
donc d'un chrono bien en deçà de nos espérances, je dis « nos », car le coach
et moi-même avions un objectif bien plus ambitieux. Sur cet IronMan estival, la
température a oscillé entre 7-14°c avec de la pluie et du vent. Les meilleurs
ont même abandonné. Trévor Delsaut, Sylvain Sudrie le champion du monde LD pour
ne citer qu'eux. Malgré les difficultés, le manque de sensations et la météo
qui a réussi à me vider lors de l'épreuve cycliste et surtout le retard sur les
prévisions minant peu à peu le moral, je suis allé chercher la médaille de
finisher, jusqu'au bout, juste récompense des encouragements prodigués par mes
proches. Pour eux, qui ont également subi cette météo désagréable, je n'avais
pas le droit de bâcher.
Quant aux phrases clés que je me répète habituellement
pour rester dans ma bulle et avaler les concurrents, ce Dimanche 24 Juillet
2011 là, elles ne sont jamais venues.
Réellement, ce fut une course subie et non maîtrisée.
Voilà, l'IronMan de Francfort 2011 fait partie du passé. C'est une course qui
va falloir se servir pour rebondir de manière positive.
Car le principal est d'avoir tout donné avec les
moyens du jour et surtout ne pas avoir de regrets. J'étais à MAX ce jour là,
point barre.
Remerciements :
Merci encore à tous ceux qui m'ont fait confiance, à ceux qui m'ont suivi sur
le live de loin, mais si près à la fois, à tous les sponsors, et enfin, à ma
petite famille pour leur patience et leur présence. Etre IronMan, c'est une
équipe. Une pensée pour ma soeur qui m'a en vain cherché sur la chaine
allemande qui retransmettait en direct l'évènement de 10h à 16h.
Je prendrai ma revanche, quelque part, sur une autre ligne d'IronMan.
Remarque:
Concernant l'ambiance, celle de Francfort ne fut pas à
la hauteur de Roth !